A la veille de noël, un homme a ouvert le feu en plein centre de Paris devant un centre culturel kurde, a tué trois personnes et en a blessé trois autres. Le mobile raciste et xénophobe du meurtre est reconnu par l’accusé. Il était déjà connu des services de police pour avoir attaqué un camp de migrants avec un sabre il y a un an et pour détention illégale d’arme à feu. Plusieurs questions se posent. Pourquoi cet homme, connu par la justice, n’était-il pas surveillé ? Pourquoi le centre culturel, qui a déjà reçu de nombreuses menaces, n’était-il pas protégé par la police, alors même qu’il y a 10 ans, le 7 janvier 2013, trois militantes kurdes avaient été assassinées dans ce même arrondissement par le gouvernement turc ? La France accueille 150 000 kurdes sur son sol, un grand nombre sont des réfugiés politiques.

Ce meurtre n’est en rien anodin et s’inscrit dans un contexte de recrudescence des actes extrémistes. Le 14 décembre, en marge du match de foot France-Maroc, des groupuscules d’extrême droite ont agressé des supporters marocains, alors que l’après-match ne souffrait d’aucun débordement. Rien qu’à Paris, 40 militants d’extrême droite munis d’armes blanches ont été interpellés. Ces groupes se sont coordonnés dans toute la France pour mener des actions simultanées. Il n’y a aucune place pour le doute. Ces agressions ne sont pas sans rappeler les ratonnades – expéditions punitives visant des personnes arabes – organisées par l’extrême droite dans les années 1960. 

Une semaine plus tôt, le 7 décembre, une conférence organisée dans une université bordelaise par deux députés La France insoumise fut perturbée. Une vingtaine de militants d’extrême droite armés de barres de fer et de matraques qui ont tenté en vain de s’introduire dans l’amphithéâtre avant de perturber une pièce de théâtre. Le président de l’université regrette la “ présence de plus en plus de visible sur les campus” des militants et groupuscules violents. Désormais, l’extrême droite menace aussi les élus de la République. 

Début décembre, plusieurs militants de la NUPES ont été agressés à Lyon par des membres d’ultra-droite appartenant au groupuscule Remparts, créé suite à la dissolution de Génération identitaire. Suite à cette agression, Grégory Doucet, maire de Lyon et 10 députés du Rhône, de gauche comme de droite, ont demandé au ministre de l’intérieur de dissoudre le groupuscule.

Cette tendance n’est pas propre à la France. Outre la prise du Capitole des Etats-Unis en janvier 2021, des pays européens sont également touchés. En Allemagne, un projet de coup d’état et d’assassinat de personnalités politiques a été déjoué en décembre. En 2019, le préfet allemand Walter Lübcke a été assassiné à son domicile par un commando d’extrême droite. En 2016, la député britannique Helen Joanne Cox fut assassinée par un militant de l’extrême droite une semaine avant le vote sur le BREXIT. Si en France, aucun attentat d’extrême droite n’est allé à son terme, selon la DGSI, 5 projets d’attentats fomentés par l’extrême droite ont été déjoués. 

Nous refusons la banalisation de ces actes haineux et appelons le camp républicain à les combattre par toutes les voies légales possibles. Si la fin de l’année 2022 fut marquée par la multiplication des actions de l’extrême droite, le début de l’année 2023 doit se caractériser par une réponse ferme de l’Etat face aux violences racistes et extrémistes. La Gauche, de par son histoire et ses valeurs, se doit d’être aux avant-gardes de la lutte contre l’extrême droite.

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